À propos de Jigmé Rinpoché

Lama Jigme Rinpoché et le XVIe Karmapa, Rangjung Rigpe Dorje - 1977, Norvège.

Lama Jigmé Rinpoché est né au Kham, au Tibet oriental, en 1949. Enfant, il accompagne son frère, le XIVe Kunzig Shamar Rinpoché, Mipham Chökyi Lodrö (1952-2014), à Tsurphu, le monastère des karmapas, au Tibet. Après l’invasion chinoise, en 1959, il s’échappe avec le XVIe karmapa, Rangjung Rigpé Dorjé (1924-1981) et son entourage, vers le royaume du Bhoutan d’abord, puis vers celui du Sikkim. Le roi de ce royaume encore indépendant, Sa Majesté Tashi Namgyal, offre un terrain à Karmapa près de Gangtok, à Rumtek, pour qu’il puisse s’y installer lors de son exil. Karmapa y fonde un monastère qui sera alors son principal siège en exil, afin d’assurer la continuité de la lignée karma kagyü.

C’est là, avec tous les enseignants et jeunes étudiants qui ont accompagné Karmapa ou demandé sa protection, que Jigmé Rinpoché reçoit son éducation spirituelle.

Non seulement il reçoit de Karmapa toutes les transmissions et tous les enseignements principaux de la lignée, mais de plus il est en contact étroit avec de nombreux autres maîtres éminents de l’époque, tels que Gendüne Rinpoché (1918-1997), Pawo Rinpoché (1912-1991), Kalu Rinpoché (1905-1989), Dilgo Khyentsé Rinpoché (1910-1991), Düdjom Rinpoché (1904-1987), Sangyé Nyenpa Rinpoché (1897-1962), Khandro Orgyen Tsomo Rinpoché (1897-1961) et Gyatrul Rinpoché (1894-1959), dont il reçoit également de nombreux enseignements et initiations.

« De Düdjom Rinpoché, j’ai appris comment parler et enseigner ; de Dilgo Khyentsé Rinpoché, j’ai appris comment me dédier aux êtres ; de Kalu Rinpoché, Gendüne Rinpoché et Pawo Rinpoché, j’ai appris comment préserver une transmission authentique. »

2 novembre 1977, Côte de Jor, France. Dernier jour d'une semaine de pratique de Korlo Demchok.
Juillet 1977, Dhagpo Kagyu Ling, France. Gyalwa Karmapa donne la cérémonie de la Coiffe Noire dans la cour de Dhagpo, lors de son deuxième voyage en Dordogne.

En réponse à l’invitation de certains de ses étudiants et à la demande d’un nombre toujours croissant de personnes intéressées par le bouddhisme, le XVIe karmapa se rend en Europe pour la première fois en 1974.

En 1975, un terrain est offert à Karmapa en France (en Dordogne). Il en prend possession et il y scelle la bénédiction de la lignée karma kagyü en Europe par une semaine de pratique intensive de Korlo Demchok, comme il l’avait fait pour le monastère de Rumtek dans les années 1960 et de la même manière que le Ier karmapa, Düsum Khyenpa (1110-1193), avait béni le terrain lorsqu’il avait établi le monastère de Tsurpu, au Tibet. Karmapa nomme le lieu Dhagpo Kagyu Ling, « le lieu de la transmission des enseignements », et il le désigne comme son siège principal, le cœur du réseau européen de la lignée. Plus tard, dans les années 1980, Shamar Rinpoché y accomplit également une pratique intensive de Gyalwa Gyamtso pendant plusieurs jours.

 

À son retour en Europe, Karmapa explique que cinq conditions sont nécessaires pour que le Dharma du Bouddha s’épanouisse et s’établisse de manière durable :

1. Un réseau de centres d’étude et de méditation ouvert à tous

Deux centres d’accueil en Dordogne et en Auvergne ainsi qu’environ 90 antennes locales en France et en Europe, permettent à chacun de découvrir le bouddhisme, d’échanger, d’étudier et de méditer régulièrement près de chez soi.

Un centre où méditer près de chez vous

2. Un monastère pour pérenniser une tradition vivante

En Auvergne, celles et ceux qui consacrent leur vie à la méditation et à l’étude sont accueillis dans un cadre monastique et un grand temple permet aux moines, moniales et laïcs de se retrouver pour recevoir des enseignements et pratiquer ensemble.

Dhagpo-Kundreul.org

3. Des centres de retraite pour approfondir la connaissance par la méditation

En Auvergne, plusieurs centres de retraite intensive et un ermitage ouvert au public permettent de recevoir une tradition authentique et de la pratiquer.

Ermitage Pendé Ling

4. Un Institut pour explorer un bouddhisme contemporain

En Dordogne, un espace consacré à l’étude approfondie du bouddhisme est ouvert au dialogue interdisciplinaire, avec des personnes engagées dans un processus de recherche.

Programme sur : Dhagpo Kagyu Ling

5. Une bibliothèque pour préserver les enseignements et les rendre accessibles

En Dordogne, un fonds documentaire occidental et tibétain exceptionnel et une salle de consultation silencieuse et confortable sont accessibles à tous – des visiteurs de passage aux chercheurs universitaires.

Bibliothèque Dhagpo Kagyu

Le XVIe karmapa désigne Jigmé Rinpoché comme son représentant officiel en Europe et envoie Gendüne Rinpoché et Pawo Rinpoché le rejoindre pour participer à la réalisation de ces cinq conditions. Avant de quitter l’Europe, Karmapa prononce cette phrase :

« En la personne de Jigmé Rinpoché, je vous laisse mon cœur. »

Un enseignement à Dhagpo Kagyu Ling

Jigmé Rinpoché est le fondateur de Karmé Dharma Chakra, la première congrégation religieuse non catholique en France à être reconnue par les autorités de l’État français, ce qui a grandement contribué à l’implantation du Dharma en Europe pour toutes les écoles du bouddhisme.

Jigmé Rinpoché s’est consacré au développement de Dhagpo Kagyu Ling et a entrepris un voyage à travers le continent européen, à la rencontre des Occidentaux. Sa connaissance et son expérience de l’Occident acquises au cours des cinquante dernières années facilitent une adaptation fluide des enseignements du Bouddha à la société occidentale.

La facilité naturelle de Jigmé Rinpoché à communiquer avec des personnes de tous horizons, éducateurs, jeunes, soignants, etc. inspire tous ceux qu’il rencontre. Son souhait d’oeuvrer à une harmonie religieuse et spirituelle l’a amené à publier une série d’entretiens avec Robert Le Gall, archevêque de Toulouse, intitulée Le Moine et le lama, qui a connu un grand succès en France. Cette rencontre entre les traditions catholique et bouddhique a ouvert une porte vers une meilleure compréhension des valeurs bouddhiques en Occident. Grâce à son approche résolument moderne de l’enseignement, Jigmé Rinpoché est intervenu comme consultant auprès de managers et de cadres ainsi qu’au sein d’écoles de commerce comme l’ESSEC, HEC Paris. Par ailleurs, il est le fondateur ou le président de nombreuses fondations et associations humanitaires (Infinite Compassion, École dans le ciel, Tibet Save & Care, Ethic). Il enseigne dans les organisations bouddhiques liées à Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIe Gyalwa Karmapa, telles les Bodhi Path, les Diamond Way, et tous les centres Dhagpo mandala, ceci dans le monde entier.

Bodh Gaya, Cérémonie - 21.12.2011 - Jigme Rinpoché a été nommé nouveau Secrétaire Général de Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIe Gyalwa Karmapa

Le 12 décembre 2012, Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIe Gyalwa Karmapa, a désigné Jigmé Rinpoché comme secrétaire général, en charge de l’administration internationale de la lignée karma kagyü. Ainsi Jigmé Rinpoché voyage dans le monde entier, supervisant le fonctionnement et le développement des centres et monastères karma kagyü directement reliés à Karmapa.

Depuis le décès de Shamar Rinpoché en 2014, afin de préserver et de prolonger son travail pour le bienfait des êtres sensibles, Jigmé Rinpoché s’occupe du système éducatif que Shamar Rinpoché avait mis en place avec une école primaire (à Takdah, près de Darjeeling, en Inde), l’Institut Sri Diwakar Buddhist Academy (à Kalimpong, en Inde) et l’Institut d’études supérieures bouddhiques de Sharminub (à Katmandou, au Népal).

Grâce à ses efforts infaillibles, les cinq ressources nécessaires à l’enracinement du bouddhisme sont aujourd’hui développées sur le sol européen et disponibles pour tous ceux qui le souhaitent.
Maintenant qu’est posé ce premier jalon pour l’autonomie du bouddhisme en Occident, Jigmé Rinpoché poursuit son activité en formant et instruisant les enseignants occidentaux du Dharma, séculiers et monastiques, principalement en France et en Allemagne. Il prend également soin de l’éducation bouddhique ainsi que de la continuité monastique dans les zones himalayennes. Il favorise les échanges, mutuellement bénéfiques, entre les communautés bouddhiques asiatiques et occidentales pour la pérennité de la lignée et de l’enseignement authentique du Dharma.

Jigmé Rinpoché est également auteur de plusieurs livres traduits en diverses langues.